Prince coeur de lion à l'âme tendre


Le Léonberg

 

Un pelage doré, un masque noir et une crinière magnifique, voici les caractéristiques de ce chien imposant, entièrement dévoué aux rois et aux empereurs. Ses qualités naturelles ne sont connues que de ceux qui vivent avec lui : douceur, patience et joie de vivre communicative. Pendant des siècles, les marchés aux bestiaux firent la renommée de la ville de Léonberg. Les paysans pouvaient y acheter non seulement bovins et ovins mais également leurs chiens: des géants solides et forts que rien n'effraie et qui convenaient tout autant comme meneurs de troupeaux que comme gardiens. La réputation des chiens "Léonbergs" dépassa les frontières. C'est ainsi que, bien avant son mariage avec Louis XVI, Marie-Antoinette, fille de l'Impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, avait acheté son fidèle compagnon à Léonberg. Dans les carnets du Prince Metternich on trouve des hymnes à ces chiens débordants de vitalité, originaires de la ville près de Stuttgart. C'est aussi dans cette ville que Prussiens, Saxons et Autrichiens satisfaisaient à leurs exigences en chiens d'armée. Lesmarchands ambulants y commandaient leurs bêtes de trait et les marchands de chiens trouvaient dans l'offre diversifiée les spécimens adéquats au renouvellement de leur propre élevage.
Bien avant que l'élevage du chien de race ne devînt populaire, les habitants de Léonberg avaient fait se croiser leurs chiens de ferme et de campagne avec des"étrangers", principalement avec des chiens originaires des parties montagneuses des Alpes. C'est ainsi que furent créés les ancêtres du Hovawart, par exemple.

Un des éleveurs les plus actifs dans ce domaine fut le Conseiller Municipal Heinrich Essig (1808-1889) qui, outre volailles et animaux de basse-cour, faisait aussi l'élevage de chiens pour la vente. Heinrich Essig savait manier talents et sous: Ce sont en moyenne 300 chiens qu'il vendait annuellement. Voulut-il, comme le veut la légende aujourd'hui, transposer dans une race canine l'animal emblématique de sa ville, le lion, ou voulut-il tout simplement créer le roi des chiens, analogue au "Leo", les rares annotations dont nous disposons sur la genèse du Léonberg ne permettent pas de tirer de conclusion. Le fait que ce notable habile devint, par ses nouveaux chiens à crinière, le livreur. attitré des cours d'Europe, et qu'il fit bonne recette, nous permet de conclure qu'il voulut faire de ce chien, en premier lieu, un chien pour les grands de ce monde, un chien dont on parla, à cause de son allure. Les ancêtres de la lignée: Un suisse, un français et un américain.

 


Une élevage à Leonberg - dessin original de T. Specht

 

La meute de reproducteurs de Heinrich Essig se composait essentiellement de chiens sans appellation ni pedigree, destinés à la garde du bétail. Ils ressemblaient aux Sarplaninacs yougoslaves actuels, aux Bergers des Tatras et à l'Estrela du Portugal. On ignore si Essig utilisa ces animaux naturels et vigoureux, mais on peut le supposer. D'après la tradition orale, il aurait d'abord croisé un Saint-Bernard, grand et au poil long, venant de l'Hospice du Grand Saint-Bernard avec une femelle Landseer (appelée encore à l’époque Terre-Neuve noir et blanc).
Et pendant quatre générations il aurait continué à croiser les descendants noirs et blancs avec leurs parents ou grands-parents. Il échangea deux chiots de la première génération contre un autre Saint-Bernard jaune et blanc provenant de l'Hospice. Finalement un chien de Montagne des Pyrénées vint se joindre aux aïeux du Léonberg, car H. Essig ne fit pas seulement l'élevage de spécimens dorés au masque brun foncé, il éleva aussi des sujets blancs argentés, à la crinière et aux oreilles plus foncées. Ainsi, le premier chien à recevoir le nom de Léonberg était tout blanc avec la tête noire. Il était né en 1846. C'était un géant de plus de 80 cm, pesant 160 livres et d'un naturel angélique. Ce chien à allure de lion, crée par H. Essig, plut à tel point que le marchand ne put satisfaire à la demande. Ceci eut pour conséquence de faire exploser les prix pour un exemplaire à crinière provenant de l’élevage de Léonberg et engendra des envieux, surtout parmi les éleveurs de Saint-Bernard, ces chiens alors populaires dans toute l'Europe. Le "Barry" légendaire avait rendu célèbres les chiens des cols, bien au-delà des Alpes, et en avait fait des chiens à la mode. Les éleveurs suisses virent dans le Léonberg une concurrence déplaisante; ils le discréditèrent en le traitant de Saint-Bernard abâtardi, de "Léonard", et firent des remarques allusives concernant les produits "sans-nom" du marchand de Léonberg; ils disaient : "Ce que l'on ne peut pas décrire, on peut bien le considérer comme Léonberg".

Même le cynologue Strebel, auteur du lexique "Les Chiens Allemands", n’eut pas l’impression que ce chien à allure de lion appartenait à une race propre. Il écrivit : "Il (le Léonberg) arriva au moment où les Saint-Bernard connaissaient le succès et où la demande excédait l'offre.
On se mit alors à faire des croisements de Saint-Bernard racés avec des chiens à long poil qui leurs ressemblaient. Mais il fallut aussi les vendre; on eut alors l'idée de leur donner un nom différent, un nom comme "chien des Alpes", ou "chien de montagne", et finalement, on en vint au nom de "Léonberg", la ville dont la plupart étaient originaires.

 
 


Marie avec ses loulous - dessin original de T. Specht

 

Un valet devient roi

Cela ne dérangea en rien le créateur de ces chiens noir argenté et brun doré. Si jusque-là H. Essig avait surtout vendu des chiens qui devaient accomplir un dur labeur devant la carriole ou derrière les troupeaux, ses Léos se retrouvèrent subitement dans les palais des souverains. L'Impératrice Elisabeth d'Autriche, Sissi, acheta à elle seule sept Léonbergs. Napoléon III compta lui aussi parmi les clients de H. Essig, le roi Umberto d'Italie également, le Prince de Galles, le Tsar de Russie et l'Archiduc Frédéric de Bade. Qui voulait alors acquérir un de ces chiens royaux devait débourser la somme rondelette de mille marks. Aussi H. Essig, qui s'appelait maintenant Baron Essig, trouva-t-il des imitateurs.

 

La parenté

Dans le petit village suisse de Löwenstein on se mit à croiser des Saint-Bernard avec des chiens de ferme, tout comme dans les hospices du Grand Saint-Bernard et du Saint-Gothard où deux Léonbergs originaires de la lignée Essig avaient été croisés, dans chacun des hospices, avec la lignée des Saint-Bernard. Dans la seconde moitié du XIX siècle, ce chien magnifique à allure de lion appartenait à la race la plus connue et la plus appréciée dans les cercles de la noblesse. II y avait longtemps déjà que l'élevage ne se faisait plus uniquement à Léonberg. Des associations s’étaient formées: à Stuttgart, en 1895, le "Club International pour Chiens Léonbergs", à Apolda, en 1901, le "Club National des Léonbergs", et à Heidelberg, en 1908, le "Club des Léonbergs". Des marchands parcouraient le pays, accompagnés de géants brun doré ou blanc noir. Ils faisaient leur éloge, les faisant passer tour à tour et suivant les besoins, pour des chiens des Alpes ou des montagnes, des Saint-Bernard, des Léonbergs ou des Terre-Neuve. Comme pour toutes les races qui atteignent trop vite leur apogée, la chute qui s'ensuit est impressionnante. C'est aux environs de 1910 que le Léonberg dispa-rut presque totalement, à une époque où l’élevage de chiens de race connaissait son premier essor, où denombreusesassociations se formaient et où on faisait partout des expositions. Quels furent les idéalistes qui assurèrent la sauvegarde de la race au-delà des deux guerres mondiales? Nous ne le savons pas. On rapporte qu'il n'y avait plus que cinq Léonbergs de race dans les années "vingt". Après la Seconde Guerre Mondiale, il n'y avait plus que très peu de bêtes pour assurer les bases d'une renaissance de la race.
Elle est composée: De chiens de montagne qui forment un groupe à part dans la famille des Pinscher, Schnauzer, Molosses et Bouviers Suisses, de chiens de race Terre-Neuve, Landseer, Saint-Bernard et Montagne des Pyrénées; ce sont les chiens qui ont directement contribué à la création du Léonberg. Il y a aussi les races du Mâtin Espagnol et Mastin de los Pirineos, l'Aidi marocain, les Cao de Castro Loboreiro, Cao de Serra da Estrela et Rafeiro do Alentejo portugais, le Berger d'Anatolie, et l’Hovawart, les Bergers des Tatras et les Bergers de Vallée, le Dogue Tibétain, c'est-à-dire des chiens d'Asie Centrale. Bien des années auparavant, le 10 Juin 1948, s'était créé le "Club Allemand des Chiens Léonbergs e.V. " dont le siège est à Léonberg, ville qui fut le berceau même de la race et dont le maire en est depuis toujours le protecteur. Un an plus tard, en 1949, la Fédération Cynologique Internationale (FCI) légitimait la race.

 

Celui qui n'a pas de tort n'a pas à se soucier de la moquerie

Probablement cela fut bénéfique à la race de ne plus jamais connaître l'engouement qu'elle avait connu du temps des rois et des empereurs. De nombreuses défectuosités héréditaires et des défauts de caractère auront ainsi été épargnés au Léonberg. Par contre il partage le sort de certains autres chiens de race que la renommée ne porte pas au pinacle et qui, pour cette raison, restent souvent méconnus et se voient qualifiés de "bâtards" particulièrement réussis. Le Léonberg appartient en effet, encore maintenant, aux races plutôt rares, compte tenu des 110 chiots enregistrés annuellement en Suisse, tout en constatant une popularité croissante. Le "Country-Look" naturel qui jadis lui valut tant de moqueries est maintenant au goût du jour.En 1895 on fixa l'aspect extérieur du "chien-lion", dans les années 1938 et 1955 il fut remodelé et 40 ans plus tard, en 1995 le standard a été redéfini.


 


Trois mâle bien employé  aux années 1970-1980:
Harras v. Pappelhof geb. 1973, 125 enfants, Chipsy v. Theresienhof geb. 1977, 195 enfants, Cäsar v. Theresienhof, 39 enfants

 

Aussi musclé qu'intelligent

Conformément au standard, le Léonberg est classé parmi les chiens de montagne. Il doit être grand et vigoureux, il ne doit toutefois plus atteindre les proportions monstrueuses qu'il avait jadis : 80 cm au maximum pour le mâle, la femelle pouvant mesurer 75 cm. Le poids n'est pas indiqué, cependant le poids d’origine n'est plus souhaitable car, comme pour tous les grands chiens, cela peut porter préjudice au squelette. La tête ne doit pas être aussi haute ni aussi large que celle du Saint-Bernard, les pattes pas excessivement hautes mais, par contre, bien musclées. Extérieurement, c'est surtout son long pelage qui se remarque, la crinière du poitrail et du cou, le poil abondant de la queue. De nos jours, c'est la couleur fauve qui a la préférence: Du jaune doré au brun cuivré, la robe doit être brillante, la pointe des poils peut être noire, le label de la race étant un mas-que noir. Le blanc si cher à son créateur H. Essig, l’héritage du Montagne des Pyrénées, n’est plus autorisé chez le Léonberg que comme minuscule tache sur le poitrail, alors que les membranes interdigitales, héritage du Terre-Neuve, sont appréciées. Tout compte fait, ce lion du pays de Bade-Wurtemberg a belle prestance. Malgré sa taille et sa force, il répond comme peu d'autres aux exigences de notre époque. Car, si ses créa-teurs lui ont donné accessoirement la crinière du lion et son courage, ils ont obtenu par les croisements, un caractère sensationnel qui le prédestine à être le compagnon de toute la famille.

 

Un amour de chien

Haute stature et force confèrent à l’être conscience de soi et assurance. C'est ce qui ne manque pas à notre chien "en or". Pour se faire entendre il n'a pas besoin d'aboyer constamment ou de gronder de façon menaçante pour qu'on le remarque. De même la provocation tout comme les accès de colère ou la panique lui sont étrangers. Le Léonberg normalement constitué a des nerfs d'acier, rien ne peut l'ébranler. Avec une souveraine indifférence il méconnaît les bruits du trafic et la fébrilité des grandes villes, il résiste de la même façon à toute provocation. Il aborde le genre humain avec bienveillance, il est patient avec les autres animaux. Indulgent à l'égard des jeunes enfants, il se laisse toucher et tapoter. Aux plus âgés il montre son infatigable disponibilité en s'associant à chacun de leurs jeux. Aucun chien de chasse ne lui a transmis le goût du braconnage ou un fonds de férocité qui l'inciterait à obtenir ce qu'il veut avec ses crocs. Il est l'ami de l'homme comme de l'animal mais, par dessus tout, il est un membre de famille enthousiaste. Le Léonberg n'a pas pour référence une seule personne mais plusieurs, à savoir : tous ceux qui vivent avec lui. Son attachement à la famille est incorruptible. Il est de ceux qui veulent vivre avec les autres, participer. C'est un chien au coeur tendre qui manifestera par des salutations intempestives sa joie de vous revoir après vous avoir attendu pendant quelques heures. C'est donc un chien pour tout le monde? Ah non ! pas pour autant. En raison de sa taille déjà, le Léonberg ne peut pas vivre partout. Dans un petit appartement, en haut d'un immeuble, ce chien toujours si gai se résignera. Il traînera son poids considérable le long d'escaliers interminables et sera condamné à l'immobilité dans son "chez-soi", la plupart du temps dans un envi-ronnement beaucoup trop chaud pour lui. Par contre, dans une maison ou dans un appartement comportant plusieurs pièces, le Léonberg se sentira vite à l’aise quand il  saura où est sa place, un endroit bien à lui, frais et spacieux, la meilleure des choses étant un jardin dont il usera pour se délecter et non pour courir. De temps en temps le Léonberg peut vivre    aussi en chenil mais, attention: Sans contact avec la famille, son caractère s'altère, il en va de même pour tous les chiens du reste. A cause de sa masse considérable, et parce qu'il veut être associé à tout, il faudra que le propriétaire tienne compte des moyens de transport auxquels il donnera sa préférence.

Pour de brèves sorties notre géant à la robe dorée trouvera place même dans la plus petite voiture. Pour les sorties de fin de semaine ou pour les vacances, il lui faut davantage de place. Ce  chien ne fera pas le bonheur des fanas du vélo à 10 vitesses ou du VTT car, courir à toute vitesse pendant des kilomètres, voilà qui n'est pas de son goût. Pour sa sortie il préfère adopter la "démarche du loup" un trot moyen. Par contre les Léonbergs se familiarisent aisément avec les bus et les trains. Ni la cohue, ni le vacarme des haut-parleurs ne les impressionnent, avec un instinct infaillible ils collent à vos talons. Et pour celui qui aime la marche et la pratique de façon intense et régulière, il y a difficilement meilleur compagnon. Le Léonberg ne s’essouffle pas, la pluie, l'orage, un terrain impraticable, rien ne le dérange. Lors de la promenade, ce sera accorder un plaisir supplémentaire à ce compagnon de le conduire au bord de l'eau et de lui accorder un bain rafraîchissant.

Ce chien à crinière est en effet un nageur excellent et enthousiaste. En été il se laissera asperger avec le jet d'eau avec le même plaisir que s'il traversait un courant d'eau. Avant et après la promenade il appréciera un traitement à la "Kneipp" dans un grand baquet d’eau.

 

Du chiot à l'âge adulte

Le Léonberg appartient aux races qui ont une portée nombreuse. Une femelle donne naissance à 8 chiots en moyenne, mais ce n'est pas rare que ce soit la douzaine ou plus. Le poids des chiots à la naissance est de 400 à 500 grammes. Ils ont la taille d'un cochon d'Inde. Au bout d'une semaine, leur poids a déjà doublé. Lorsqu'ils ont deux semaines, ils pèsent de 1200 à 1400 grammes. C'est à ce moment que s'ouvrent leurs yeux; ils changent de dentition entre 3 et 6 mois, les jeunes chiens pèsent alors déjà 13 kilos ou plus. A l'âge d'un an, les Léonbergs ont atteint leur grandeur définitive, toutefois le développement physique complet dure environ deux ans.

Comme c'est le cas pour toutes les races grandes et lourdes, il peut y avoir dysplasie héréditaire de la hanche. C'est la raison pour laquelle mâles et femelles ne seront acceptés comme reproducteurs qu'une fois l'examen de la hanche fait, et après qu'ils aient obtenu un certificat d'aptitude à la reproduction. Des chiens ayant une dysplasie moyenne ou forte de la hanche sont exclus de la reproduction.

 

Il apprend tout, parfois trop bien

Comme c'est le cas pour presque toutes les races, l’éducation a une importance primordiale. Le Léonberg ne fait pas exception. Il doit être éduqué et les cours d'éducation qu'offrent les nombreuses associations sportives canines conviennent tout à fait. Notre rustaud apprend presque tout sans effort. Le jeune chiot est friand de compliments et chaque "gentil" l'incite à répéter la bonne action, en sorte qu'il va déjà maîtriser parfaitement bien les leçons de base quand il arrivera à l’âge du dressage. Cet âge arrive tard car le Léonberg reste longtemps un bébé-chien. Quand il auraatteint cet âge, à partir du 6ème mois environ, il saura déjà ce que veut dire "assis" ou "viens" si son zèle pour faire plaisir aux siens a été judicieusement mis à profit.

Le jeune Léonberg est extrêmement sensible aux remontrances, il faut les dispenser en petites doses. Des hurlements sauvages ou même des coups, il fait face avec incompréhension, il peut même réagir en vous bravant avec obstination. Votre blâme doit s’exprimer clairement et brièvement, votre éloge sera long et très clairement articulé. A l'âge d'un an ou même d'un an et demi, lorsque le Léonberg aura terminé son éducation de base, il apprendra alors avec une étonnante facilité toutes les leçons pour chien d'accompagnement. Car c'est pour lui chose évidente d'avoir constamment un oeil sur ses maîtres, de se joindre à eux où qu'ils aillent. Le reste, ce sont ses nerfs solides qui le font, lui évitant ainsi beaucoup d'inattentions. Lors de manifestations sportives, le Léonberg participe avec joie aux différentes activités, même s'il n'est pas le plus rapide, et bien s'en faut ! Dans ce domaine, c'est au propriétaire à être raisonnable car son élève, zélé à outrance, apprendrait trop vite. Les grands sauts, tout comme le travail d'escalade, ne devraient être autorisés qu'après la deuxième année, lorsque le chien sera tout à fait adulte. La rapidité avec laquelle le Léonberg comprend la situation peut se transformer en danger pour lui si son maître devient ambitieux. Le Léonberg n'est pas un chien de défense, ni un chien de chasse, il n'est pas un chien de chasse à courre, ni un chien de course. Celui qui veut travailler avec son Léonberg peut le faire soit par des séances sportives et d'agility, soit par du pistage. Le Léonberg se montre capable d’assumer les disciplines du chien d'accompagnement I, II et III, du chien sanitaire ou bien du chien d’avalanche. Plus vieux et avec plus de routine, il peut devenir chien de pistage, car notre Léo a un nez très fin dont il peut se servir pour pister et trouver les victimes des avalanches. Ou bien, ce sera dans le fourré inextricable qu'il retrouvera la balle de tennis perdue au jeu.

 

Le Léonberg en Suisse

Comme c'est le cas pour presque toutes les races, l’éducation a une importance primordiale. Le Léonberg ne fait pas exception. Il doit être éduqué et les cours d'éducation qu'offrent les nombreuses associations sportives canines conviennent tout à fait. Notre rustaud apprend presque tout sans effort. Le jeune chiot est friand de compliments et chaque "gentil" l'incite à répéter la bonne action, en sorte qu'il va déjà maîtriser parfaitement bien les leçons de base quand il arrivera à l’âge du dressage. Cet âge arrive tard car le Léonberg reste longtemps un bébé-chien. Quand il aura atteint cet âge, à partir du 6ème mois environ, il saura déjà ce que veut dire "assis" ou "viens" si son zèle pour faire plaisir aux siens a été judicieusement mis à profit.

Le jeune Léonberg est extrêmement sensible aux remontrances, il faut les dispenser en petites doses. Des hurlements sauvages ou même des coups, il fait face avec incompréhension, il peut même réagir en vous bravant avec obstination. Votre blâme doit s’exprimer clairement et brièvement, votre éloge sera long et très clairement articulé.

A l'âge d'un an ou même d'un an et demi, lorsque le Léonberg aura terminé son éducation de base, il apprendra alors avec une étonnante facilité toutes les leçons pour chien d'accompagnement. Car c'est pour lui chose évidente d'avoir constamment un oeil sur ses maîtres, de se joindre à eux où qu'ils aillent. Le reste, ce sont ses nerfs solides qui le font, lui évitant ainsi beaucoup d'inattentions. Lors de manifestations sportives, le Léonberg participe avec joie aux différentes activités, même s'il n'est pas le plus rapide, et bien s'en faut! Dans ce domaine, c'est au propriétaire à être raisonnable car son élève, zélé à outrance, apprendrait trop vite. Les grands sauts, tout comme le travail d'escalade, ne devraient être autorisés qu'après la deuxième année, lorsque le chien sera tout à fait adulte. La rapidité avec laquelle le Léonberg comprend la situation peut se transformer en danger pour lui si son maître devient ambitieux. Le Léonberg n'est pas un chien de défense, ni un chien de chasse, il n'est pas un chien de chasse à courre, ni un chien de course. Celui qui veut travailler avec son Léonberg peut le faire soit par des séances sportives et d'agility, soit par du pistage. Le Léonberg se montre capable d’assumer les disciplines du chien d'accompagnement I, II et III, du chien sanitaire ou bien du chien d’avalanche. Plus vieux et avec plus de routine, il peut devenir chien de pistage, car notre Léo a un nez très fin dont il peut se servir pour pister et trouver les victimes des avalanches. Ou bien, ce sera dans le fourré inextricable qu'il retrouvera la balle de tennis perdue au jeu.

 

Le Club du Léonberg en Suisse (CLS)

Le Club Suisse du Léonberg (CSL) a été fondé en 1969 par Herbert Schiffmann; en tant que club de race il est une sec-tion de la Société Cynologique Suisse (SCS) et partant, membre de l'Union Internationale dont le siège est à Léonberg. Comptant plus de 700 membres, ce club est devenu l'un des clubs de chiens de race les plus importants. Selon les statuts, l'objectif du club est de "promouvoir l'élevage de la race Léonberg" et d’"apporter son soutien à la cynologie et à la protection des animaux", l’objectif principal, dans un élevage d’animaux de race devant être d'élever des chiens en bonne santé.

 

Anecdotes sur le Léonberg

Lorsque Guiseppe Garibaldi, héros national italien, revint en Sicile après avoir fait la guerre au Tyrol, son chien, un Léonberg, vint à sa rencontre. Il sauta dans la mer, nagea jusqu'au bateau qui amenait son maître et s'y hissa. A Berlin, en 1801, un garçonnet de 8 ans tomba dans la Spree. Un "grand Léonberg" passait à ce moment même avec son maître. D'un bond puissant il sauta dans l'eau sans attendre d’injonction et, saisissant l'enfant délicatement au moment où celui-ci faisait surface, il le maintint au-dessus de l’eau jusqu'au moment où il put être amené à bord d'une barque par des bateliers venus à l’aide. En Janvier 1856, un Léonberg de la ville même de Léonberg sauva un homme qui allait mourir de froid. Un homme d'une quarantaine d'années, à moitié mort de faim, s'était égaré en rentrant de Höfingen et ne retrouvant plus le chemin de la maison, il s'était étendu et était resté couché. Le propriétaire du chien - en l’occurrence H. Essig - l'avait appelé plusieurs fois, mais en vain. Ce mépris réitéré de ses appels amena H. Essig à quitter le chemin, à suivre son chien à travers les champs incultes pour arriver jusqu'au malheureux accidenté. (cité d'après W. Jockers.)



Ce chien n’est donc pas un chien pour toutes les circonstances

Mais c'est un chien pour tous ceux qui ont besoin de quelqu'un qui les console, qui cherchent un compagnon sûr, un ” amant fougueux ” et un ami fidèle à tout jamais, bref, un chien qui n'a pas seulement une toison dorée mais aussi un coeur en or.

 

Publié par le Club Suisse du Léonberg (CSL)

Adresse Internet: http://www.leonberger.ch

Cette brochure vous a été remise par Club Suisse du Léonberg, Postfach 2310, CH-8021 Zürich

Indication des sources:

Texte principal de Uschi Birr, paru dans Partner Hund  (le chien ce partenaire).

Le magazine Ein Herz für Tiere (un coeur pour les animaux).

Der Leonberger in der Schweiz (Le Léonberg en Suisse) de Dr. h. c. Hans Raber.

Dans l' Enzyklopädie der Rassehunde (Editions Cosmos 1993) on trouvera d'autres informations sur le Léonberg.

Nous remercions les auteurs de nous avoir permis de publier les textes dans cette brochure informative du CSL.

 

Traduction: Anick Grosso